Le coeur du voyageur…
Il nous faut écouter l’oiseau au fond des bois,
le murmure de l’été, le sang qui monte en soi…
Il y en a qui ont le coeur si vaste
qu’ils sont toujours en voyage.
Jacques Brel
Il nous faut écouter l’oiseau au fond des bois,
le murmure de l’été, le sang qui monte en soi…
Il y en a qui ont le coeur si vaste
qu’ils sont toujours en voyage.
Jacques Brel
« Pour mon goût voyager c’est faire à la fois un mètre ou deux s’arrêter et regarder de nouveau un nouvel aspect des mêmes choses. »
L’univers est une espèce de livre dont on n’a lu que la première page quand on n’a vu que son pays. J’en ai feuilleté un assez grand nombre, que j’ai trouvées également mauvaises. Cet examen ne m’a point été infructueux. Je haïssais ma patrie. Toutes les impertinences des peuples divers parmi lesquels j’ai vécu m’ont réconcilié avec elle. Quand je n’aurais tiré d’autre bénéfice de mes voyages que celui-là, je n’en regretterais ni les frais ni les fatigues.
Quelques réflexions au retour de voyage !
Avez-vous eu parfois l’impression que, d’une part, le temps file trop vite et que, d’autre part, vos journées sont d’une monotonie désespérante ? Si ça vous est arrivé, c’est qu’il était temps de «mettre un peu de voyage» dans votre vie.
Même quand on aime bien la vie qu’on mène, il arrive toujours un moment où son ordinaire devient vraiment trop… ordinaire.
Quand le poids des journées répétitives nous colle les pieds au plancher, un voyage nous donne des ailes.
Partir ailleurs pour quelque temps fait franchir des frontières bien plus importantes que les frontières géographiques.
De plus, il y a l’avant, l’après du voyage et cela vous berce autant de temps que le voyage proprement dit !
Après quelques voyages, on apprend à se passer facilement de choses que l’on croyait indispensables, on supporte plus facilement les entorses à nos petites manies et la notion de la « réussite » et du bonheur évolue en profondeur.
Voyager représente un défi différent de celui de la vie quotidienne. Pour le relever, il faut développer des habiletés qu’on n’a pas toujours la chance d’utiliser tous les jours : de l’initiative, de l’autonomie, de la débrouillardise et de la confiance en soi.
Voyager, c’est se dégourdir le moral !
Partir en voyage, c’est jouer un bon tour au temps qui passe. En s’accordant un intermède dans sa propre durée, on vit le temps d’une autre façon.
Ça fait du bien !
Le voyage est une remarquable école dont l’enseignement finit toujours par laisser des traces.
Ces petites traces de savoir font pétiller la vie comme les bulles du bon champagne. On peut en quelque sorte s’offrir un surplus d’histoire grâce à l’histoire des autres, un surplus de culture grâce à la culture des autres, un surplus de beauté grâce à la beauté des autres et à la diversité du monde.
C’est un luxe inestimable… !
Prêts à recommencer…
« En vérité, je ne voyage pas pour atteindre un endroit précis, mais pour marcher, simple plaisir de voyager. » Robert Luis Stevenson
VOYAGE – Si vous avez choisi le Portugal comme prochaine destination de vacances, vous avez eu raison !
En effet le pays regorge de paysages à couper le souffle et possède également quelques monuments religieux et historiques incontournables que nous avons décidé de lister ici pour vous aider à ne rien manquer lors de votre découverte du Portugal.
« Et il n’est rien de plus beau que l’instant qui précède le voyage, l’instant où l’horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses. »
(Milan Kundera)
On ne voyage pas si on ne rêve pas le voyage qu’on fait. Je ne parle pas du rêve qui endort, mais de celui qui réveille, en nage, à la gorge, l’hirsute, le traviole, le pas racontable, le si beau qu’on arrête de vieillir.
Daniel Merme
1. La chute d’eau Bigar
2. Le Tunnel de l’Amour
3. Le marécage de mousse
4. Les monts Bucegi
5. Le village pittoresque de Biertan
6. Le Transfagarasan en Transylvanie
7. Une autre vue des monts Bucegi
8. Maramures
9. Ceahlau
10. Les champs de tournesols
11. Le château de Bran (de Dracula)
12. Le château des Corvin
13. Les monts Rodna
14. Le château de Peles
15. Les monts Rodna, encore
16. Decebal
17. Le parc national Retezat
18. Les montagnes Apuseni
19. Le village Holbav
20. Brasov
21. Une jolie route de montagne
22. Sighisoara
23. Le lac Balea
24. Le Cimetière joyeux aux Maramures
25. La mer Noire
26. Monastère de Bucovine
Tous ces coins de la Roumanie sont incroyablement beaux ! On irait bien traîner nos bottes dans le marécage de mousse et se faire quelques frayeurs dans le château de Dracula.
En tout cas, ce pays fait vraiment rêver et j’aimerais bien y retourner car il y a beaucoup à découvrir.
En cliquant sur le lien ci-dessous
on se retrouve au haut de la Tour Eiffel
avec la possibilité d’avoir une vue à 180 degrés sur Paris.
Quelques réflexions au retour de voyage !
Avez-vous eu parfois l’impression que, d’une part, le temps file trop vite et que, d’autre part, vos journées sont d’une monotonie désespérante ? Si ça vous est arrivé, c’est qu’il était temps de «mettre un peu de voyage» dans votre vie.
Même quand on aime bien la vie qu’on mène, il arrive toujours un moment où son ordinaire devient vraiment trop… ordinaire.
Quand le poids des journées répétitives nous colle les pieds au plancher, un voyage nous donne des ailes.
Partir ailleurs pour quelque temps fait franchir des frontières bien plus importantes que les frontières géographiques.
De plus, il y a l’avant, l’après du voyage et cela vous berce autant de temps que le voyage proprement dit !
Après quelques voyages, on apprend à se passer facilement de choses que l’on croyait indispensables, on supporte plus facilement les entorses à nos petites manies et la notion de la « réussite » et du bonheur évolue en profondeur.
Voyager représente un défi différent de celui de la vie quotidienne. Pour le relever, il faut développer des habiletés qu’on n’a pas toujours la chance d’utiliser tous les jours : de l’initiative, de l’autonomie, de la débrouillardise et de la confiance en soi.
Voyager, c’est se dégourdir le moral !
Partir en voyage, c’est jouer un bon tour au temps qui passe. En s’accordant un intermède dans sa propre durée, on vit le temps d’une autre façon.
Ça fait du bien !
Le voyage est une remarquable école dont l’enseignement finit toujours par laisser des traces.
Ces petites traces de savoir font pétiller la vie comme les bulles du bon champagne. On peut en quelque sorte s’offrir un surplus d’histoire grâce à l’histoire des autres, un surplus de culture grâce à la culture des autres, un surplus de beauté grâce à la beauté des autres et à la diversité du monde.
C’est un luxe inestimable… !
Prêts à recommencer…
Le monde est un beau livre,
mais il sert peu à qui ne le sait lire.
Carlo Goldoni (auteur dramatique italien, 1707-1793)
Et voilà, fin du parcours et de l’aventure ! Il nous faut rentrer ….
Nous allons devoir quitter San Francisco, la meilleure ville américaine, une ville à l’esprit libre, une ville tolérante, ouverte, multiculturelle, dynamique, inoubliable.
Il y a tant de choses à voir et à faire à San Francisco ; les hippies, les parcs, les marchés de fruits de mer, l’art, l’architecture. La ville est fière de sa population diversifiée. La tolérance est l’une de ses principales caractéristiques et son peuple se réinvente constamment.
La qualité de vie est d’une importance primordiale pour cette ville préoccupée par l’écologie, nommée l’une des cinq villes les plus propres des États-Unis en 2005.
San Francisco est une des destinations favorites des étudiants, avec son environnement idéal pour vivre, étudier et découvrir la culture américaine. Son charme irrésistible comme toujours a su nous séduire comme à tous ceux qui viennent la visiter, nous ne pouvions pas terminer notre périple sans revoir SAN FRANCISCO, demain la France !!!
C’est sans aucun doute, la plus belle portion de la route 66, entre Needles et Oatman…
Le désert plat laisse place aux montagnes arides, aux couleurs jaunes,orangées, roses,beiges,bleutées…
C’est Magnifique ! Et avons du mal à quitter ces paysages grandioses.
La Côte Ouest et L.A ne sont plus très loin… La fin de la 66 est proche !
« Voir un panneau de la route mère provoque à chaque fois la joie puérile d’y être et de l’avoir trouvée ! » -
Ce n’est pas une route, c’est LA route.
Celle qui vous emmène à la découverte de l’Amérique, au coeur de son histoire récente mais tourmentée, de ses villes fantômes ou animées, de ses paysages grandioses, luxuriants ou arides et de sa population chaleureuse et bigarrée. L’odyssée commence à Chicago et traverse huit Etats, Saint-Louis, Oklahoma City, Amarillo, Gallup… Tout au long du chemin, le voyageur croise Jesse James, longe le Sentier des Larmes, traverse le Grand Canyon, s’arrête au Bagdad Cafe ou bifurque vers Las Vegas.
At the end, Santa Monica. C’est plus qu’une traversée des Etats-Unis. C’est un parcours initiatique !
A bientôt !
Parmi les routes mythiques qui traversent l’histoire des Etats-Unis, il y en a une, The mother road, qui a tracé ses sillons au plus profond de l’imaginaire américain. Pendant plus de cinquante ans, la route 66 a étalé ses kilomètres de bitume à travers huit Etats et trois fuseaux horaires. De Chicago à Los Angeles, elle suivait la course du soleil et creusait l’Amérique profonde. Aujourd’hui morcelée, presque oubliée, elle n’en reste pas moins une légende.
Et pour cause. Cette ligne rouge qui file d’un bout à l’autre du pays a vu défiler l’histoire, des premiers pionniers aux enfants de la beat generation, de l’Indien bafoué au dernier des Américains moyens. Nombreux sont les hommes, les familles à avoir pris ce chemin, des rêves plein la tête et des illusions plein les poches, pour se construire une vie plus belle sous le soleil de l’Ouest. Année après année, la route 66 a inscrit son nom sur le tableau des grands mythes américains. Pourtant aujourd’hui, elle n’est plus qu’une vieille dame au bout du rouleau. Remplacée par des autoroutes plus performantes, elle avait disparu des cartes. Si des passionnés l’ont sortie de l’oubli, si le tourisme a doucement repris, cette grande diagonale reste en danger. Un organisme américain, World Monuments Fund, vient même de la classer parmi les cent monuments historiques les plus menacés au monde.
Du rêve américain
La route 66 a 82 ans. C’est à Cyrus Stevens Avery, un homme d’affaires originaire d’Oklahoma, que l’on confie en 1923 la conception de cette voie transcontinentale. Il s’agit d’améliorer le réseau routier, de relier l’Est à l’Ouest au nom du développement économique. Il faut sortir les régions figées du Middle West de leur ennui en les abreuvant de trafic. Des millions de chômeurs fuient la Grande Dépression pour participer à ce vaste chantier qui s’étend sur douze ans et 4.000 kilomètres. Pendant la Seconde Guerre, de nombreux appelés arpentent cet axe stratégique. Ils vont, ils viennent entre usine d’armement et camp d’entraînement. L’un d’eux, Bobby Troup, composera plus tard cet hymne fameux, ‘Get your Kicks on Route 66′. La chanson, reprise par Nat King Cole, Chuck Berry, par les Stones, Brian Setzer Orchestra, les Cramps, Guitar Wolf et d’autres musiciens éclectiques, va alimenter le folklore qui vagabonde sur cette voie.
Les années d’après-guerre vont dessiner l’american way of life. La 66 porte haut les couleurs et les emblèmes de cette culture populaire. La middle classaméricaine se rue sur le Middle West. C’est les vacances, on gagne la côte Ouest. L’artère mère connaît alors son apogée. Elle voyage à l’intérieur du pays, traverse les villes. Une multitude d’affaires familiales, des milliers de motels, de fast-foods et de stations-service font fleurir leurs enseignes ici et là. C’est l’avènement du « mom and pop business »(1). On est loin des grandes chaînes commerciales et de l’uniformisation qu’elles allaient bientôt induire.
Le trafic est infatigable. L’Highway 66 devient rapidement l’un des moteurs de la culture américaine. Cette voie royale alimente l’amour du peuple pour les belles bagnoles. Le cinéma et la littérature en font un décor mythique. Wyatt « Captain America » et Billy – les deux motards d’Easy Rider -, Thelma et Louise, les Blues Brothers, Raoul Duke et son avocat… Tous ont roulé leur bosse le long de cette diagonale, menés, évidemment, par Sal Paradise et Dean Moriarty, les héros autobiographiques de Kerouac. Son roman, ‘Sur la route’, qui conte la traversée hallucinée de ce pays-continent, compose les premières notes de la beat generation. Publié en 1957, il inspire une foule de jeunes Américains qui, avides de nouvelles expériences, se lancent sur ce ruban de bitume. Le road trip y vit alors ses plus belles heures, de randonnées sauvages en chevauchées mécaniques, entre le parfum violent de l’asphalte et l’odeur grisante de la liberté.
De déchéance en renaissance
Mais peu à peu, l’avenue centrale des Etats-Unis, élimée par sa propre gloire, montre des signes de faiblesse et d’usure qui rendent les trajets de plus en plus meurtriers. En 1956, les hauts responsables américains, impressionnés par les puissantes autoroutes à quatre voies observées en Allemagne pendant la guerre, décident de construire le long de la 66, les « Interstates Highway ». Ils auraient pu rénover la vieille route, la renforcer ou l’agrandir pour lui offrir une seconde jeunesse, mais les politiques vont choisir de la doubler, signant ainsi l’arrêt de mort de cette ligne de vie. De nouvelles voies, plus rapides et moins dangereuses, s’élancent. Exit, donc, la piste 66. Le flux des vacanciers et des voyageurs lui préfère ses jeunes voisines, bien mieux roulées. Ces autostrades impersonnelles contournent les villes qui jalonnaient jadis le voyage.
Les aires d’autoroutes volent la vedette aux downtown, isolant définitivement les touristes du pittoresque local. En bâillonnant la route 66, c’est toute une économie que l’on étouffe. Les milliers de petits commerces qui bordent la diagonale sont contraints, faute de public, à mettre la clé sous la porte. Les symboles du rêve américain tombent en ruine. En 1985, le dernier tronçon de la route est dépassé par l’Highway 40. La voie express enterre la 66. Déclassée, la fameuse route n’apparaît même plus sur les cartes.
Heureusement, on ne fait pas si facilement la peau à une légende. La route mère est inscrite au patrimoine historique, et dans les années 1990, de nombreuses associations se battent pour la ressusciter. En 1995, quelques panneaux surgissent çà et là, comme pour prévenir les badauds : « Attention, vous marchez sur un bout d’histoire. » Petit à petit, le tourisme se réveille. Quelques commerces typiquement américains rallument leurs enseignes. La 66 n’est pas toujours en bon état, mais peu importe, les voyageurs viennent. Ils veulent rencontrer cette autre Amérique, profonde et intemporelle. Parmi eux, beaucoup d’Européens, venus chercher un peu de légende, hantés par les livres qu’ils ont lus, marqués par le cinéma hollywoodien et ses symboles. De nombreux Américains font également le voyage. Ils parcourent cette route, comme on regarde de vieilles photographies, en y cherchant les souvenirs d’un autre temps. Un temps où il faisait bon se goinfrer de glaces éléphantesques, perché sur un tabouret de bar, en écoutant le King et en rêvant des oranges de Californie.
(1) Le « mom and pop business », littéralement « commerce de maman et papa », désigne une offre commerciale composée de nombreuses affaires individuelles et familiales.
Go West
C’est l’éternelle conquête de l’Ouest, le mythe de la terre promise qui se rejoue, encore et encore. La ligne blanche qui court sur le macadam a des vertus libératrices. Des plates et vastes plaines de l’Illinois jusqu’au désert embrasé de la Californie, la route file et les espaces s’étirent toujours plus. La 66 sillonne huit Etats qui exhibent, chacun, leurs paysages et leurs histoires. Tout commence à Chicago, capitale du blues, et ancienne mère du grand banditisme. Il faut tourner le dos à sa banlieue grise pour entamer le voyage. Il faut croiser Cicéro, la ville d’Al Capone et dépasser le pénitencier de Joliet pour que la route se laisse enfin aspirer par le décor. Là, elle n’en finira plus d’onduler, de champs en collines, de collines en montagnes, et de montagnes en déserts, au gré des terres qui la transportent. Après avoir enjambé le Mississippi, elle visite le Missouri, « The Bible Belt », cet Etat ultraconservateur, symbole du puritanisme sauce américaine où il pousse des églises comme il court des lapins blancs au Pays des merveilles, où Jésus-Christ est le vrai roi de la route… (2) Elle s’offre une brève irruption au Kansas avant d’aller entailler les contrées ingrates de l’Oklahoma. Ici, la route est une ligne de fuite. Bien avant la naissance de la voie goudronnée, les Indiens chassés de leurs terres par les premiers colons arpentaient déjà celle qu’ils nommèrent, pour l’amère occasion, la piste des larmes (3). En 1934, les Oakies, ces millions d’Américains ruinés, empruntaient ce même chemin forcé vers l’exil. Immortalisés par Steinbeck dans ‘Les Raisins de la colère’, ils laissaient derrière eux des terres désolées, ravagées par le « Dust Bowl » (4), ses tempêtes de sable et la sécheresse.
L’avenue centrale des Etats-Unis continue vers le Texas. Elle traverse ce pays amoureux des armes à feu qui marque la première moitié du voyage. Les passagers de la 66 basculent alors dans le grand Ouest américain, patrie des derniers Indiens et des anciens cow-boys, des premiers pionniers et des attaques de diligences. D’étendues sauvages en hauteurs flamboyantes, la toile de fond prend des allures de vieux western. Au Nouveau-Mexique, les Navajos, héros des romans de Tony Hillerman, et d’autres Indiens d’Amérique vivent dans de tristes réserves, entre tradition et modernité ratée. En Arizona, le paysage se livre avec force, de forêt fossilisée en désert bariolé (5) avant de prendre son envol au Grand Canyon.
On the road again…
Pour arriver à destination, il faut encore s’engouffrer en Californie par l’infini du désert de Mohave. Au bout du voyage, se dresse la triste banlieue de Los Angeles, Hollywood et son gigantisme, les plages de Santa Monica. Le chemin s’achève alors, les illusions avec. Bien sûr, c’est le voyage qui a compté. Ce trajet-là s’impose à lui-même, dessinant un autre visage des Etats-Unis, un visage immobile. La 66 échappe presque au monde moderne. Les villes fantômes de nos fantasmes américains, les motels et les stations-essence laissés à l’abandon, les carcasses de voitures qui dépérissent, tout au long de la route, ces vestiges glissent au rythme des miles qui s’égrènent. Les voitures sont rares et les espaces assoupis. Les touristes voyagent peut-être en compagnie du néant, mais partout les enseignes immobilisées de ces anciens motels aux allures Art déco rappellent au voyageur la glorieuse jeunesse de la route mère. Dans les commerces qui survivent, l’atmosphère est restée telle quelle, délicieusement kitsch. On y avale de gargantuesques breakfasts en discutant avec les gérants de ces petites affaires, les vieux de la vieille, les incontestables stars de la 66. Et dans le fond, résonne toujours la même chanson, en forme de suggestion : « If you ever plan to motor west / Travel my way, take the highway, that is the best / Get your kicks on route sixty-six… » (6)
(2) Parmi les nombreuses chapelles de Saint-Louis, on trouve celle de Jesus Christ, king of the road - Source : « Voyage sur les routes du monde, de la route de la soie à la route 66″, Géo.
(3) En 1889, plusieurs tribus indiennes occupent l’Oklahoma mais en avril, les land run, de frénétiques courses à la terre, débutent. Les colons s’approprient, sous la menace du canon, la plupart des espaces.
(4) Le « Dust Bowl » désigne une série de tempêtes de poussière qui sévit dans les années 1930 et ravage la région des grandes plaines aux Etats-Unis et au Canada.
(5) On trouve, en Arizona, le parc national du Painted Desert, où les différentes sortes de roches peignent des stries de couleur sur les reliefs, ainsi que le parc national de la Petrified Forest, qui abrite des arbres fossilisés.
(6) Extrait de ‘Get Your Kicks on Route 66′, composée par Bobby Troup.
« Si tu prévois de rouler vers l’Ouest / Suis mon chemin / Choisis la route principale / C’est ce qu’il y a de mieux / Et prends ton pied sur la route 66… »
Un aéroport pas comme les autres !
Est-ce un avion qui est tombé sur la route ?
Mais non! C’est la piste des avions !
Les avions partagent la route avec les automobiles!
Une promenade en avion dans le centre-ville ?
Mais non quand les avions décollent, ils doivent passer dans les rues de la ville!
Superbe vue sur le Rocher ! C’est un départ !
Pour prendre des photos ! Qui dit mieux !
Parcourir le monde, regarder vivre la planète dans ses coins les plus secrets, les plus cachés, approcher l’inconnu pour qu’il ne le soit plus, affronter ses peurs et ses angoisses pour s’en faire des alliées, se rendre compte que le plus éloigné de nos contemporains peut devenir le plus proche, que la haine est fécondée par l’ignorance, que la bêtise engendre le pire …
Oublier ses certitudes pour rester ouvert, s’emplir les sens et la mémoire comme une éponge à sensations pour en vivre encore longtemps, après, quand il devient difficile d’aller à l’autre bout de la Terre, quand l’aventure se limite au périmètre de son quartier et que l’on ne voyage plus que dans ses souvenirs …
Auteur inconnu
Dans un art de vivre accompli où alternent, selon un ordre éprouvé, effort et repos, sérieux et jeu, travail et plaisir, la promenade a également sa place. [Karl Gottlob Schelle]
Extrait de L’Art de se promener