
C’est aussi
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“La faculté de rêverie est une faculté divine et mystérieuse ; car c’est par le rêve que l’homme communique avec le monde ténébreux dont il est environné.”De Charles Baudelaire / Les Paradis artificiels
C’est aussi
« Il n’y a rien de plus simple, rien de moins mystérieux qu’écouter, écouter ce qui reste quand tout s’est tu, quand on a tout éteint ; cela n’est pas très difficile à mettre en oeuvre,
mais cela fait très peur, tant on confond ce silence avec l’ennui et la mort, et on n’ose pas tout éteindre.
Tout, en ce monde merveilleusement perfectionné où nous vivons, permet l’agitation et l’encombrement, tout concourt à nous faire penser la vie bonne comme pleine de vacarme
et il est difficile d’obtenir le silence, et plus difficile encore de s’y laisser aller, tant on en a peur.
Il est merveilleux pourtant de parvenir à éprouver un silence qui ne soit pas mort, un vide qui ne soit pas rien,
mais condition de la plénitude ; ce qui, malgré son nom, n’a rien à voir avec l’encombrement. »
Alexis Jenni
On ne voyage pas si on ne rêve pas le voyage qu’on fait. Je ne parle pas du rêve qui endort, mais de celui qui réveille, en nage, à la gorge, l’hirsute, le traviole, le pas racontable, le si beau qu’on arrête de vieillir.
Daniel Merme
L’art de rêver avec Nicole Gratton, interview Sylviane Jung
Si vous vous posez beaucoup de questions sur vos rêves, cet interview va vous plaire !
Sais-tu la différence entre les médiocres du sentiment et les esthètes de l’amour ? Les uns rêvent l’amour qu’ils n’osent vivre, les autres vivent l’amour qu’ils ont rêvé.
(Marc Albisser, Éloge de l’épicurisme amoureux).
Si les mots plaisir imaginaire signifient un plaisir qui n’a rien de réel, gardons-nous de les employer jamais. Le pauvre qui tous les jours, pendant douze heures, dormait et se croyait revêtu de l’autorité royale, avait un sort exactement semblable à celui du roi qui, rêvant pendant le même nombre d’heures, croyait souffrir le froid, la faim, et solliciter dans les rues la pitié des passants.
Tous nos plaisirs sont fugitifs, et tous sont réels. Faculté merveilleuse, l’imagination réveille les plaisirs passés, charme l’instant qui s’écoule, et voile l’avenir ou l’embellit d’espérances.
Bannissons ce préjugé vulgaire qui nous représente la raison et l’imagination comme deux ennemies, dont l’une doit étouffer l’autre. La raison ne dédaigne aucun plaisir facile et pur. L’erreur même d’un songe peut avoir du prix à ses yeux ; et quels avantages les rêves de l’imagination n’ont-ils pas sur ceux du sommeil ! Ma volonté fait naître les premiers ; je les prolonge, les dissipe et les renouvelle à mon gré. Tous les hommes qui s’étudient à multiplier les instants heureux, savent jouir d’aimables chimères, et peignent avec enchantement les heures d’ivresse qu’ils doivent à l’effervescence d’une imagination riante.
Il est des circonstances où la raison n’a plus à nous donner d’autre conseil que celui de nous livrer aux illusions, qui peuvent mêler encore quelques plaisirs à nos douleurs. Un homme de mérite qui, dans nos temps orageux, a passé vingt mois en prison, me disait qu’une nuit il rêva que sa femme et ses enfants lui apportaient la liberté. Ce rêve lui laissait un souvenir si profond, une émotion si vive qu’il forma le projet de le renouveler, par la pensée, chaque jour. Tous les soirs, excitant son imagination, il cherchait à se persuader qu’il était au moment de la réunion désirée ; il se représentait les transports de sa femme, les caresses de ses enfants, et ne laissait que des chimères occuper son esprit, jusqu’à l’instant où le sommeil lui faisait tout oublier. L’habitude, me disait-il, avait rendu mes illusions plus fortes qu’on ne pourrait le croire : j’attendais la nuit avec impatience ; et la certitude que le jour finirait par quelques instants heureux me faisait constamment éprouver je ne sais quelle exaltation qui m’étourdissait sur mes peines.
Dans l’infortune, les douces illusions ressemblent à ces feux brillants et colorés qui, durant les tristes hivers du pôle, présentent au milieu des nuits l’image de l’aurore. Une faculté mobile et vive, qui trompe le malheur, doit embellir le bonheur même. Aux avantages qu’on possède elle unit ceux qu’on désire. Par sa magie, nous renouvelons les heures dont le souvenir nous est cher, nous goûtons les plaisirs que promet un avenir lointain, et nous voyons du moins l’ombre légère de ceux qui nous fuiront.
Les illusions, a dit un sombre philosophe, sont l’effet d’une démence passagère. Ah ! les idées folles sont celles d’où naissent les ennuis, et les idées raisonnables sont celles qui charment la vie. Si vous rejetez ces principes, n’adoptez pas du moins une fausse et lugubre sagesse ; croyez plutôt que tout est folie sur la terre. Mais alors, je distingue des folies tristes, des folies gaies, des folies effrayantes, des folies aimables, et je veux choisir celles dont les prestiges sont riants et les erreurs consolantes.
Comment cet être morose, qui n’aperçoit sur la terre, que des méchants, et dans l’avenir que des malheurs, accuse-t-il de se laisser tromper par l’imagination celui qui se berce d’espérances flatteuses ? Tous deux s’abusent ; mais l’un souffre de ses erreurs, l’autre vit de ses illusions.
Ils ont des idées étranges, ces prétendus sages qui voient, dans les secours de l’imagination, la ressource des âmes faibles ! L’inquiétude, la tristesse, l’ennui, voilà les véritables signes de faiblesse. Il reçut une âme élevée celui qui, poursuivi par l’injustice, sourit encore à des illusions, et qui, pour échapper aux misères du monde réel, l’abandonne et fuit vers un monde idéal.
La sagesse ne dédaigne point une faculté brillante, et, pour goûter tous les plaisirs de l’imagination, il faut avoir une raison exercée. L’imagination ressemble tantôt à ces magiciennes qui transportaient sur des bords enchantés le héros objet de leur amour, tantôt à leurs ennemies qui multipliaient autour de lui les périls. Livrée à ses caprices, peut-être nous ferait-elle redouter mille maux chimériques, aussi féconde pour enfanter des tourments qu’elle est ingénieuse à créer des plaisirs. La raison, qui ne peut la suivre toujours, doit lui montrer quels sentiers le bonheur l’invite à parcourir.
La raison est nécessaire encore à l’instant où les chimères disparaissent. Cet instant nous afflige ; mais je serais dans la situation dont un rêve enchanteur me faisait goûter les délices, que je pourrais encore et désirer et m’attrister. Tout homme dont l’esprit est élevé, le coeur bon, s’est plu à supposer que, loin des sots, à l’abri des méchants, seul avec quelques amis, il vivait dans une contrée riante, séparée du reste du monde. Que ce rêve se réalise, demain l’asile paisible, ignoré, nous verra donner des regrets aux lieux que nous aurons quittés, et former des désirs pour échapper aux ennuis de la nouvelle patrie. Puisque notre sort changerait vainement, étudions l’art d’en adoucir les peines,
apprenons à jouir de tous ses avantages, et qu’ils soient embellis par les heureux prestiges d’une imagination féconde.
Nos regrets naîtraient-ils de la rapidité avec laquelle les illusions disparaissent ? Eh quoi ! j’ai vu des riches et des grands dépouillés en un instant de leur fortune, de leur pouvoir, et je m’affligerais lorsqu’un songe s’évanouit pour moi ! Mais encore, ces infortunés ont perdu pour jamais les biens qui leur étaient si chers, et moi, je renouvelle à mon gré mes illusions et mes plaisirs.
Loin de sacrifier aucune de nos facultés, exerçons-les toutes ; et qu’elles se prêtent mutuellement des secours. Il faut, lorsqu’on avance dans la vie, que la raison acquière le calme de l’âge mûr ; mais que le coeur et l’imagination conservent encore des étincelles du feu de la jeunesse.
Laisser moi rêver
qu’ j’ai de beaux souliers
ne me dites pas la vérité …
Laissez-moi penser
qu’j'ai tout’la vie pour aimer
même si je sais
qu’mon crédit est épuisé…Ne détruisez pas
mon royaume à moi
où je suis la reine
du miel et des arcs en ciel
Ne me dites pas…J’veux pas être sage
Je veux plus d’images
Je veux mon bonhomme à moi
en chocolatJ’veux des bras, des jambes,
et même des menottes
toutes pleines de doigts…Je veux être légère
une bulle d’air
explosant de joie…J’veux des chants d’oiseaux
un monde plus beau
sans cris ni couteaux…
Alors…Laissez-moi rêver,
Ne me dites pas…
La véritéCristal
Qu’il est bon de laisser nos pensées divaguer quelques minutes ou toute une vie… à condition de savoir reprendre pied ! Pensées pour se perdre en rêveries et autres distractions
« La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit. »
Oscar Wilde
Mon Rêve
Lorsque la nuit descend
et que la lune se lève,
dans mon coeur d’enfant
je fais le plus beau des rêves.
Je vous donne un nouveau pays
où le ciel serait bleu.
Plus douce serait la nuit,
le soir, auprès du feu.
Je vous ai fait un bouquet d’étoiles
qui embellira votre toit
pour que dans la nuit sans voile
vous chantiez près d’un feu de joie.
Je vous ai donné un morceau de lune
pour éclairer votre horizon,
j’ai demandé au vent de la dune
de vous porter mes chansons.
Il y a une rivière
dont l’eau pure et claire
coule lentement vers la mer
comme une douce prière.
Je vous ai fait une montagne
pour que vous puissiez contempler
là-bas dans la campagne
les merveilleux champs de blé.
Je voulais vous donner un pays
je ne l’ai point trouvé;
je me suis réveillé dans mon lit,
sans doute, j’avais rêvé.
Ce pays c’est le mien
c’est aussi le vôtre.
Il nous appartient,
ce sera toujours le nôtre.
Dans la douceur de la brise
je marcherai sur la grève
sous les étoiles qui me grisent
pour ne pas briser mon rêve.
Signé : Alban Martel, Sept-Îles
On ne vit pas heureux sans rêver
A cela, personne ne peut échapper
Ceux qui disent ne jamais rêver
Devraient au plus tôt s’en dissuader
Il nous est tous un jour arrivé
De croire que notre vie allait changer
Que nos jours gris seraient coloriés
Que notre rêve enfin, allait se réaliser
Il faut nous rendre au bout de nos rêves
Les reprendre ou on avait laissé
Peu importe d’ailleurs quel jour se lève
À nos rêves il faut nous accrocher
Le bonheur c’est ce à quoi nous tenons
On y tient tous avec détermination
On s’aperçoit à quel point on y tient
À quel point aussi on en avait besoin
Rêver, fait donc partie de notre vie
Une vie que l’on veut belle aussi
Une vie que de toutes pièces on s’est créé
Mais avec laquelle on ne peut pas jouer
Texte Claude Marcel Breault
«L’avenir est un lieu commode pour y mettre des songes.»
Anatole François Thibault, dit Anatole FRANCE
Les rêves sont les trésors secrets de nos âmes qui s’envolent comme des papillons si nous les libérons.
Le rêve ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. [François Garagnon]
Extrait de Jade et les sacrés mystères de la vie
« J’ai rêvé ma vie,
Les yeux grands ouverts,
Me suis réveillé,
Quand c’était l’hiver,
La neige était là,
Le ciel était gris,
Le vent était froid,
Je n’ai pas compris,
Mes beaux soirs d’avril,
Que j’avais rêvés,
Où donc étaient-ils,
J’en aurais pleuré,
Faites-moi plaisir,
Commencez sans moi,
Laissez-moi dormir,…
J’étais fait pour ça … »
Francis Blanche
Tu peux tout accomplir dans la vie,
si tu as le courage de le rêver,
l’intelligence d’en faire un projet réaliste,
et la volonté de voir ce projet mené à bien.
S.A. Freidman