« Chantez à l’âne, il vous fera des pets. »
Ce proverbe exprime le dépit et une indignation contenue face à l’ingrat. Il met en valeur la grossièreté inhérente à l’ingratitude, mais aussi son innocence. En effet, l’ingratitude apparaît ici comme une incapacité de comprendre la valeur véritable des biens proposés.
Si on assiste au fil des siècles jusqu’à nos jours, à une réhabilitation progressive du caractère de l’âne dans la littérature, son image dans les expressions orales demeure négative. En plus de l’association spontanée de certains animaux aux vices humains, nous mesurons ici toute la puissance du conservatisme linguistique qui veut qu’une fois intégrées dans le langage, les expressions figurées ont la vie dure: elles sont transmises et adoptées par les générations successives, sans que les causes originelles demeurent. La trace de la réalité passée, y compris les connotations négatives, subsistent ainsi dans le langage… C’est de ressembler à un cheval et ne pas en être un que les hommes l’ont souvent maltraité…
Dommage car ils sont de gentils animaux…
Et Comme je les aime bien, je vais les réhabiliter en proposant une expression en leur faveur prouvant le fait inverse : « Quand les hommes chargent trop l’âne, il peut craindre le fouet ! » Quelle ingratitude de l’homme !