

Que ce soit dans l’attente de lire un mot d’amour qui n’est jamais venu ou dans l’espoir vain d’obtenir une reconnaissance, la souffrance est toujours liée au maintien d’une attitude d’attente, de passivité, proche de la mendicité. Je tends la main pour recevoir mon dû ! N’ai-je pas encore accepté de reconnaître que la seule personne au monde qui peut me donner de l’amour, c’est moi.
Il est impossible d’aimer les autres si on ne s’aime pas d’abord soi-même, si on ne s’accepte pas tel qu’on est.
Sinon, voilà pourquoi certains se transforment en secouristes du corps et de l’âme des autres, en invoquant un altruisme exacerbé alors que le vrai mobile n’est que la fuite de soi-même. Inconsciemment, c’est Moi, je ne mérite pas mon amour ; je le donne aux autres et j’ai indubitablement droit à la reconnaissance de tous.
Si chacun ne découvre pas ce qu’il y a d’aimable au fond de lui, comment pourrait-il avoir la prétention de la faire vis à vis des autres ?
Cela a pourtant été dit en son temps Tu aimeras ton prochain comme toi même. Sans le vouloir vraiment, nous sommes une large majorité à aimer notre prochain comme nous-mêmes, c’est à dire très mal…
Extrait du livre de Jean-Claude Gilmont dans « Fragrances de vie »