Heureux l’homme occupé de l’éternel destin, …
Heureux l’homme occupé de l’éternel destin,
Qui, tel qu’un voyageur qui part de grand matin,
Se réveille, l’esprit rempli de rêverie,
Et dès l’aube du jour, se met à lire et prie !
A mesure qu’il lit, le jour vient lentement
Et se fait dans son âme ainsi qu’au firmament,
Il voit distinctement, à cette clarté blême,
Des choses dans sa chambre et d’autres en lui même ;
Tout dort dans la maison : il est seul, il le croit ;
Et, cependant, fermant leur bouche de leur doigt,
Derrière lui, tandis que l’extase l’enivre,
Les anges souriants se penchent sur son livre.
Victor Hugo