On n’entend pas de trompettes le jour où l’on prend les décisions importantes pour le reste de notre vie. Le destin se fait connaître en silence.
Agnès de Mille
On n’entend pas de trompettes le jour où l’on prend les décisions importantes pour le reste de notre vie. Le destin se fait connaître en silence.
Agnès de Mille
Laisse dire la calomnie
Laisse dire la calomnie
Qui ment, dément, nie et renie
Et la médisance bien pire
Qui ne donne que pour reprendre
Et n’emprunte que pour revendre…
Ah ! Laisse faire, laisse dire !
Faire et dire lâches et sottes,
Faux gens de bien, feintes mascottes,
Langues d’aspic et de vipère ;
Ils font des gestes hypocrites,
Ils clament, forts de leurs mérites,
Un mal de toi qui m’exaspère.
Moi qui t’estime et te vénère
Au-dessus de tout sur la terre,
T’estime et vénère, ma belle,
De l’amour fou que je te voue,
Toi, bonne et sans par trop de moue,
M’admettant au lit, ma fidèle !
Mais toi, méprise ces menées,
Plus haute que tes destinées,
Grand cœur, glorieuse martyre,
Plane au-dessus de tes rancunes
Contre ces d’aucuns et d’aucunes ;
Bah ! Laisse faire et laisse dire !
Bah ! Fais ce que tu veux, ma belle
Et bonne, – fidèle, infidèle, -
Comme tu fis toute ta vie,
Mais toujours, partout, belle et bonne,
Et ne craignant rien de personne,
Quoi qu’en aient la haine et l’envie.
Et puis tu m’as, si tu m’accordes
Un peu de ces miséricordes
Qui siéent envers un birbe honnête.
Tu m’as, chère, pour te défendre,
Te plaire, si tu veux m’entendre
Et voir, encor que laid et bête.
Paul VERLAINE 1844-1896
L’OURS ET L’AMATEUR DES JARDINS
Certain Ours montagnard, Ours à demi léché,
Confiné par le sort dans un bois solitaire,
Nouveau Bellérophon vivait seul et caché :
Il fût devenu fou ; la raison d’ordinaire
N’habite pas longtemps chez les gens séquestrés :
Il est bon de parler, et meilleur de se taire,
Mais tous deux sont mauvais alors qu’ils sont outrés.
Nul animal n’avait affaire
Dans les lieux que l’Ours habitait ;
Si bien que tout Ours qu’il était
Il vint à s’ennuyer de cette triste vie.
Pendant qu’il se livrait à la mélancolie,
Non loin de là certain vieillard
S’ennuyait aussi de sa part.
Il aimait les jardins, était Prêtre de Flore,
Il l’était de Pomone encore :
Ces deux emplois sont beaux. Mais je voudrais parmi
Quelque doux et discret ami.
Les jardins parlent peu , si ce n’est dans mon livre ;
De façon que, lassé de vivre
Avec des gens muets notre homme un beau matin
Va chercher compagnie, et se met en campagne.
L’Ours porté d’un même dessein
Venait de quitter sa montagne :
Tous deux, par un cas surprenant
Se rencontrent en un tournant.
L’homme eut peur : mais comment esquiver ; et que faire ?
Se tirer en Gascon d’une semblable affaire
Est le mieux. Il sut donc dissimuler sa peur.
L’Ours très mauvais complimenteur,
Lui dit : Viens-t’en me voir. L’autre reprit : Seigneur,
Vous voyez mon logis ; si vous me vouliez faire
Tant d’honneur que d’y prendre un champêtre repas,
J’ai des fruits, j’ai du lait : Ce n’est peut-être pas
De nos seigneurs les Ours le manger ordinaire ;
Mais j’offre ce que j’ai. L’Ours l’accepte ; et d’aller.
Les voilà bons amis avant que d’arriver.
Arrivés, les voilà se trouvant bien ensemble ;
Et bien qu’on soit à ce qu’il semble
Beaucoup mieux seul qu’avec des sots,
Comme l’Ours en un jour ne disait pas deux mots
L’Homme pouvait sans bruit vaquer à son ouvrage.
L’Ours allait à la chasse, apportait du gibier,
Faisait son principal métier
D’être bon émoucheur , écartait du visage
De son ami dormant, ce parasite ailé,
Que nous avons mouche appelé.
Un jour que le vieillard dormait d’un profond somme,
Sur le bout de son nez une allant se placer
Mit l’Ours au désespoir ; il eut beau la chasser.
Je t’attraperai bien, dit-il. Et voici comme.
Aussitôt fait que dit ; le fidèle émoucheur
Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur,
Casse la tête à l’homme en écrasant la mouche,
Et non moins bon archer que mauvais raisonneur :
Roide mort étendu sur la place il le couche.
Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ;
Mieux vaudrait un sage ennemi.
Jean de La Fontaine
Je n’ai jamais contacté la vieillesse
C’est plutôt elle qui essaie de m’attraper
Je m’en allais comme ça, plein d’allégresse
Quand tout à coup nous nous sommes rencontrés
Je me rendais chez vous m’a-t- elle dit
Et même sur un ton décontracté
J’étais déjà venu le dernier samedi
J’ai beaucoup de choses à vous expliquer
Mais lui dis-je, vous n’étiez pas la bienvenue
Ma porte ne vous est jamais ouverte
Chaque jour quand je prépare mon menu
Pour vous je ne mets jamais d’assiette
Comprenez que pour vous accompagner
On doive être plutôt mal pris
Peut-être que dans plusieurs années
Vos arguments auront meilleur prix
Passez donc droit, oui allez plus loin
Et ne revenez surtout pas
J’en parle souvent avec des voisins
Et eux non plus, on ne vous aime pas
On a compris que pour être heureux
Il nous faut toujours compter sur nous
Alors, si on a nos jambes et nos yeux
Vous comprendrez qu’on se foute de vous
Claude Marcel Breault
Il était une fois un Saint très contrarié car personne ne le priait.
Les gens priaient Saint Pierre, Saint Christophe, Saint François
et bien d’autres, mais lui, rien !
Alors il demanda une réunion avec Dieu
et ce dernier lui recommanda la chose suivante :
« Fais-toi faire des cartes de visite et répands-les dans le monde entier.
Tu diras que tu fais des miracles à la demande, mais par contre,
ne la donne ni aux cons, ni aux femmes faciles !
Et rappelle-toi bien : ni aux cons, ni aux femmes faciles !
» C’est ainsi qu’il suivit les conseils de Dieu,
et à présent c’est le Saint le plus miraculeux
et le plus adoré dans le monde.
Dis-moi, comment s’appelle-t-il ce Saint ?
Réfléchis bien !
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Encore un p’tit effort !
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Tu ne sais pas qui c’est ? !
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Aaahhhhhhh… !!
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HA HA HA HA HA HA HA !!
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Alors, on n’a pas eu la petite carte, hein !!!
BONNE SOIREE !