Que manger le soir, pour bien dormir toute la nuit ?
On recommande souvent de « dîner léger » pour ne pas grossir et bien s’endormir.
Oui mais… on se réveille parfois dans la nuit avec une belle fringale. En revanche, après un repas trop lourd, on a souvent du mal à s’endormir !
Comment organiser ses dîners pour un sommeil paisible ?
- À quelle heure, le dîner ?
- Un dîner riche en tryptophane
- Un dîner riche en glucides et pas gras
- Un dîner pas trop épicé
- Le bon menu pour bien dormir ?
- Les petits plus
À quelle heure, le dîner ?
Au minimum, 3 heures avant l’heure habituelle où vous vous mettez au lit. Soit une petite heure pour dîner tranquillement (en mangeant lentement, bien sûr afin d’arriver à l’indispensable satiété) et deux heures (ou plus) ensuite pour vaquer à vos occupations favorites. Ce qui laisse le temps à votre estomac d’effectuer le plus gros de son boulot et aux neurotransmetteurs nécessaires au sommeil de se mettre en place.
Un dîner riche en tryptophane
Le tryptophane, c’est quoi ?
Un acide aminé, composant des protéines. Il est indispensable à la mécanique chimique qui fabrique la sérotonine et la mélatonine, ces neurotransmetteurs du cerveau qui gouvernent votre endormissement mais aussi les différentes phases de votre sommeil, dont celle du sommeil profond.
Où trouver du tryptophane dans l’alimentation ?
Le tryptophane est un acide aminé relativement rare. Vous le trouvez surtout dans les viandes, les coquillages, les œufs, le lait et les produits laitiers : fromages frais et fermentés, yaourt. Et ce sont ces derniers que vous devez privilégier. Pourquoi ? Parce que les viandes sont riches en un autre acide aminé, la tyrosine, nécessaire à la fabrication de la dopamine, un autre neurotransmetteur indispensable à l’activité motrice. Donc pas favorable du tout à un bon sommeil.
Un dîner riche en glucides et pas gras
Le plein de glucides
Le tryptophane ne peut s’activer efficacement qu’en compagnie de beaucoup de glucides. Vous devez donc manger du pain, des pâtes, du riz (complet de préférence car il a l’avantage de contenir un peu de tryptophane), ou d’autres céréales comme le quinoa ou des légumes secs qui, eux aussi, sont en même temps bien fournis en tryptophane. Vous assurez en même temps votre quota de glucides qui vont délivrer leur énergie au cours de la nuit (car vous en dépensez même quand vous dormez). Et ainsi, vous ne risquez pas d’avoir une fringale à 2 heures du mat parce que vous n’avez pas assez mangé !
Attention aux dîners trop gras
Mais ce bel équilibre est mis à mal si votre dîner est trop gras. En effet, pour avoir un sommeil bien profond, la température de votre corps doit s’abaisser. Et ça n’est pas qu’une affaire de couette et de chauffage dans votre chambre. La digestion produit de la chaleur, vous l’avez évidemment remarqué : après un repas, on a toujours plus chaud. Or, on met beaucoup plus de temps à digérer un repas gras qui est forcément copieux.
Donc, si vos pâtes sont bien grasses, très pleines de sauce genre carbonara, votre estomac sera encore en plein boulot quand vous vous coucherez et il faudra beaucoup plus de temps pour que la température de votre corps s’abaisse suffisamment pour que vous dormiez bien.
Un dîner pas trop épicé
Certaines épices ont le même effet, celles dites, à juste titre, chaudes ou brûlantes : cumin, gingembre, paprika, piment et poivre. Elles excitent la motilité du tube digestif, ce qui favorise la digestion mais élève aussi la température du corps. Un tour de moulin à poivre dans les pâtes du dîner, très bien. Mais pas de riz (même complet !) épicé à l’indienne, et encore moins de steak au poivre !
Le bon menu pour bien dormir ?
Équilibré évidemment ! Une étude américaine vient encore de démontrer l’influence d’une alimentation diversifiée sur la qualité du sommeil. Le pilier de votre dîner doit être un plat de féculents que vous pouvez garnir d’un peu de viande ou de volaille ou de poisson ou de coquillages, ce qui vous fera un plat complet, facile à cuisiner.
Menu varié !
Le choix ne manque pas, en dehors des sempiternelles pâtes (mais que tout le monde adore !) : risotto, quinoa (qui peut se cuisiner comme celui-ci), salade de lentilles ou de haricots (il suffit d’ouvrir une boîte de ces légumes secs au naturel). En entrée ? Un potage ou une salade de légumes, crus ou cuits. Pour terminer ? Un laitage ou du fromage, pour le tryptophane et des fruits pour un supplément de glucides.
Vous pouvez varier et commencer votre dîner avec un velouté de légumes secs, chaud ou froid, selon la saison. Dans ce cas, vous équilibrez ensuite avec un plat de légumes et un œuf à la coque ou au plat. Ou bien avec une grande salade de légumes avec un œuf dur.
Consistant mais léger…
Tout cela étant accompagné de pain (glucides) et cuisiné avec peu de corps gras, ce genre de dîner reste « léger ». Mais vous ne risquez pas pour autant d’être réveillé(e) dans la nuit par les gargouillis de votre estomac criant famine.
Les petits plus
Pour le tryptophane : du parmesan dans les céréales, des graines de courge ou de lin ou de sésame grillées dans les salades. Ces produits en sont particulièrement bien fournis.
Pour les glucides : un peu de sucre en fin de repas (ou un peu après) car il va favoriser une sécrétion d’insuline supplémentaire qui agit aussi sur la fabrication de la sérotonine. Ce peut être du chocolat au dessert (une salade de fruits avec un sorbet chocolat ou du chocolat râpé dans du fromage blanc ou un yaourt), des œufs au lait ou le bon vieux bol de lait au miel de nos grands-mères qui a toujours eu la réputation de favoriser le sommeil.
Article publié par Paule Neyrat, Diététicienne le 10/06/2013