Aujourd’hui c’est la fête des pères et tout naturellement je pense aux papas qui n’auront même pas une petite attention de la part de leurs enfants.
Dans notre société de plus en plus individualiste, centrée sur elle même, comment réagir face à l’égocentrisme, la violence verbale et les attaques ou l’INDIFFERENCE souvent si injustes des grands enfants ? Autour de moi, de plus en plus de parents se sentent impuissants et se posent mille questions concernant leurs enfants devenus adultes. Des enfants qui bien souvent ne voient aujourd’hui le monde qu’à travers une vision étriquée de leurs propres intérêts et besoins ou même de l’héritage qu’ils auront. Agressifs, remplis de haine, implacables, irrespectueux envers leurs parents, les méprisant, les traitant avec indifférence ou pire les abandonnant complètement, leurs désirs et intérêts étant aujourd’hui bien ailleurs, » Les enfants les plus aimés et les plus gâtés sont souvent les plus ingrats «
Malheureusement c’est souvent vrai et cela le devient de plus en plus. Nous vivons dans une société de consommation ou avoir, posséder, paraître, ont bien plus d’importance que les valeurs morales. L’image que l’on a de soi, que l’on veut donner aux autres est primordiale.. On écrase l’autre, on le méprise, pour se hisser à la place désirée, on fait l’impasse sur les sentiments, les vrais, pour se nourrir d’illusions. Cette tendance à toujours vouloir tout ramener à soi, imposer sa façon de voir est détestable. Ne concevoir le monde que sur un seul point de vue, le » leur » que seul un mode de pensée est juste, et pourtant ce le » leur » est infantilisant.
Ne pas accepter la contradiction, ne jamais se remettre en question à quelque chose de puéril. Ce « qu’ils font est bien » ce « qu’ils aiment est beau », ce « qu’ils disent est bien sûr… juste.. » « Gare si on a le malheur de se mettre en travers » d’une idée » ou que l’on puisse ne pas être d’accord ou ne pas avoir un jour la même vision des choses ! (N’est il pourtant pas connu que les mamans ne voient qu’avec les yeux du coeur ? alors un conseil ou constat est franchement mal venu de la part d’un père…)
Difficile dans ces cas de garder sérénité et harmonie intérieures. Combien de parents se sont demandés :
« Mais qu’est ce que j’ai donc fait pour mériter çà ? »
Mais… Ne sommes nous pas aussi un peu responsables quelque part de ces comportements odieux ? Après avoir été bien souvent baignés dans une éducation stricte, sévère, dure ou tout simplement une vie pas facile, nous avons fait le choix de donner à nos enfants, une autre éducation, plus libre et douce. Nous leur avons donné la parole, donné cette liberté qui nous était défendue et surtout nous leurs avons facilité la tâche, aplani leurs difficultés, devancé leurs souhaits, voir ôté les obstacles avant même qu’ils ne se soient présentés devant eux. Tout çà nous paraissait normal, car nous aimons nos enfants et ne voulons que ce qu’il y a de mieux pour eux. Hélas.. Avec du recul, nous sommes bien obligés de nous rendre compte que nous, non plus, ne sommes pas dans le vrai.A force de leur avoir rendu la vie plus facile, nos enfants devenus des adultes aujourd’hui, ne sont plus armés pour se battre ou du moins ne disposent pas des bonnes armes.
Comment comprendre la souffrance des autres quand soi même on a jamais souffert moralement ? Comment connaître la compassion, quand on a jamais été soi même dans la misère, ou n’avoir pas eu le moindre besoin de se priver ? Comment être humble lorsqu’on a toujours été porté aux nues ?
Comment donner, quand justement on a toujours seulement reçu ? Comment apprendre à écouter les autres quand soi-même on a toujours seulement été qu’écouté ? Comment se remettre en question quand on a jamais eu besoin de le faire ?
Mais vous allez me dire … et les antidotes ? Si aujourd’hui je crois encore, que l’éducation doit toujours être basée essentiellement sur l’Amour, il faudrait pourtant y ajouter bien des choses… Une dose de compassion et de tolérence, une autre d’empathie, garder un esprit ouvert, encore faut il le vouloir vraiment … Apprendre à faire de petits pas, approcher l’existence avec une certaine souplesse. S’habituer à écouter l’autre sans l’interrompre, ni penser au fameux « Oui..mais moi je.. » ou » Nous on a… »S’habituer à donner sans attendre forcément la réciprocité…
(cela se fera de toute façon, l’équilibre se crée toujours quand il y a des efforts de part et d’autre).
S’habituer à réfléchir ce que les autres ont besoin avant de penser à ses propres besoins. Et petit à petit observer ce qui se passe chez soi et chez les autres. C’est aussi simple et aussi difficile à la fois. Essayez rien qu’une fois pendant une matinée de ne pas employer une seule fois le mot « Je »
Vous serez surpris !!!
L’ingratitude la plus odieuse, mais la plus commune et la plus ancienne, est celle des enfants envers leurs pères. | ||
(Vauvenargues) |
Les enfants ne peuvent vous donner que des gratifications éphémères. Etre mère, c’est un métier d’une terrible ingratitude. | ||
(Catherine CUSSET) |
En serait-il des sentiments du coeur comme des bienfaits ? Quand on n’espère plus pouvoir les payer, on tombe dans l’ingratitude. | ||
(Chamfort) |