Comment devenir plus optimiste en changeant votre vision du monde
‘ La permanence du bonheur ‘, c’est l’expression qu’utilise Martin Seligman (1) pour qualifier une qualité essentielle à ses yeux, celle d’avoir confiance en l’avenir. Ce psychiatre américain travaille depuis des années sur la psychologie positive, ou l’art d’être heureux…
L’art d’être optimiste
Son constat est que les personnes réussissant le mieux leur vie sont aussi les plus optimistes. L’optimisme est constitué de plusieurs facettes très différentes dont l’une d’entre elles est la manière d’appréhender le monde.Certaines personnes, très optimistes, pensent que le monde est bon pour elles. Ainsi, quand elles rencontrent une difficulté, elles pensent intimement que cette difficulté est passagère.Maud voit ainsi un enseignant se mettre en colère envers elle. Et elle pense ‘ il a l’air de mauvaise humeur aujourd’hui, il a peut-être appris une mauvaise nouvelle… ‘. Fanny, dans la même situation, pense différemment : ‘ les enseignants sont tous dominateurs, forcément, ils ont le pouvoir, alors, ils en profitent ‘.Vous percevez immédiatement que leur vision du monde est différente.Si vous avez vu comme des millions de Français ‘ Bienvenue chez les ch’ti ‘, vous avez peut-être remarqué qu’un des employés de la poste exprime, alors que son nouveau chef venu du Sud est invivable au début : ‘ mais non, il a une bonne tête ‘ ; sous entendu ‘ c’est un brave type qui se sent momentanément mal ‘. Son collègue, lui, pense que leur travail va devenir un enfer puisque le nouveau patron est très désagréable. L’un est optimiste, l’autre est pessimiste.Changer son regard sur le monde…
Quel est l’intérêt de remarquer ces différences de réactions aux événements de la vie ? C’est que ces pensées façonnent notre humeur et notre énergie à aller vers nos buts, à réaliser nos rêves. Ainsi, plus vous êtes optimiste sur la vie, plus vous avez d’énergie, de plaisir… et de réussite.Or, il est possible de modifier une façon de penser négative. Non pas d’un seul coup de baguette magique, mais en repérant à l’intérieur de vous-même les réactions négatives généralisantes.Peu d’entre nous sont totalement pessimistes ou totalement optimistes. Vous pouvez être très optimiste au travail et pessimiste avec vos enfants, ou l’inverse…Alors, commencez par repérer dans quel domaine vous êtes le plus pessimiste. Observez vos réactions intérieures devant un obstacle, un problème. Si vous généralisez, si vous imaginez que la difficulté va durer toujours, c’est que vous pouvez améliorer votre dialogue intérieur et le rendre stimulant au lieu de vous laisser engluer par du pessimismeAinsi, lorsque, devant un petit problème, vous généralisez, cherchez à changer de registre, trouvez une pensée qui soit réaliste et cantonne ce problème à ce qu’il est.Si votre équipe de sport perd, au lieu de penser : ‘ on n’est vraiment pas bons ‘, dites-vous ‘ aujourd’hui, nous n’étions pas assez en forme ‘, ou bien, ‘ nous n’avons pas assez travaillé telle stratégie ‘… Vous sentez la différence ?
Si vous pensez ‘ cet enfant ne fera jamais rien à l’école ‘, c’est très différent de : ‘ il était extrêmement anxieux et c’est ça qui lui a fait rater son devoir sur table ‘…
Progressivement, vous pouvez parvenir à améliorer votre optimisme. Au début, c’est un travail de fourmi, mais vous en ressentez rapidement les bienfaits. Et de plus, votre entourage en profite aussi. Car si le pessimisme peut se révéler contagieux, l’optimisme aussi. Vous pouvez ainsi encourager votre entourage à laisser tomber les généralisations négatives et faire des émules pour que de plus en plus de personnes autour de vous soient aussi optimistes…
(1) : à lire, un livre de Martin Seligman : ‘ La force de l’optimisme ‘ chez Interéditions.
Dr Catherine Solano
19/01/2009